Château de Janzé (ou Genzé)
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Historique
Ce fief très ancien devait appartenir au XIIe siècle à Ulric Anseu, puis à Pierre Anseu, qui l'aurait vendu à la fin du XIIIe siècle à un moine de l'abbaye d'Ainay, Albert de Guizeu (Guiziaco, Ginziaco, Genziaco, d'où Genzé : cf. Cartulaire dAinay, t.2, p.101). Son neveu, Etienne de Guyzeu, en hérita, et le transmit à son fils Albert de Guyzeu, qui testa le 9 août 1340 (cf. LE LABOUREUR, Les Masures de l'Ile-Barbe, nouvelle éd. par M.-C. et G. GUIGUE, Lyon, Vitte, 1883, p. 511).
En 1450 noble Alisette Verd, veuve de Poilfort de Guyzeu, testa en faveur de son frère Amé Verd, chevalier (cf. M. GONON, La vie quotidienne en Lyonnais, d'après les testaments des XIVe et XVIe siècles, 1968, p. 34).
Ensuite le château passa successivement à la famille Saint-Trivier (testament de 1536 de Philippe de Saint-Trivier, chez Me Couturier); à la famille de Rochebonne; au sieur René Chausse, docteur en droit (vente du 13 mars 1616, chez Me Calebard); à noble Barthélemy d'Honoraty (vente du 20 juin 1658, chez Me Guyot, A.D. 3 E 5575, répertoire); au sieur Claude Carret, bourgeois de Lyon (vente du 6 mai 1698, chez Me de la Fay, A.D. 3E4104); au sieur Camille Gemeau, premier secrétaire de Monseigneur le maréchal de Villeroy (vente du 19 septembre 1719, chez Me Vernon, A.D. 3 E 8202); à Pierre Cizeron, bourgeois de
Lyon; par mariage, en 1729, à Jean Clerico; par héritage à Pierre Gabriel Clerico, puis à François Boulard de Gatellier, conseiller au Parlement de Bourgogne (Cf. MICHON, Armorial général des Trésoriers de la généralité de Lyon, Lyon, 1903, p. 325) ; depuis lors il appartient toujours à la même famille.
Description
Isolé au milieu de ses terres, sur le versant Nord-Ouest d'un vallon dominant la vallée de l'Azergues, c'est un édifice d'allure féodale, élevé sur des fondations plus anciennes. Reconstruit avec les communs au XVIIe siècle par Barthélemy d'Honoraty, il a été remanié au début du XVIIIe siècle par Pierre Gabriel Clerico, conseiller à la Cour des monnaies, qui a agrandi considérablement la propriété en annexant en 1774 le domaine Pitrat, en 1776, le domaine Bouvet et en 1780 celui des Bottières.
Ce château présente un corps de logis de plan rectangulaire, comprenant deux étages de cinq travées autrefois à meneaux, et un étage de combles avec un toit brisé couvert de tuiles et d'ardoises. La façade principale au Nord-Ouest, est flanquée de deux tours rondes, coiffées de toits pointus en ardoise, et elle jest agrémentée de deux jambages délimitant le corps central couronné par un fronton au niveau du toit (photo ci-contre).
Les communs qui prolongent les tours à l'Est et à l'Ouest, délimitent trois cours, dans l'une desquelles se trouve la chapelle construite au XVIIIe siècle.
Une très grande parcelle de terrain, au lieu-dit les Favelières, bornée à l'Ouest par le chemin de la Bernadière au Bois-Dieu, est plantée en son centre de deux marronniers imposants. Une allée les reliait autrefois au château de Janzé, et ils ont été utilisés comme station pour la procession de la Fête-Dieu.
Un étang, cité en 1795, et alimenté par
une source en amont, est barré par une retenue d'eau en pierre;
le trop-plein se déverse dans le creux du vallon et constitue
l'amorce du Chillon.
Source : Comité du pré-inventaire des monuments et richesses artistiques (N°9 - Commune de Marcilly d'Azergues)